Est-ce que la forêt amazonienne est vraiment le « poumon de la planète » ?
La forêt amazonienne est comparée au « poumon de la planète », mais cette qualification a suscité beaucoup de débats au sein des associations écologiques. De même, les médias se sont penchés sur le sujet après le tweet du président Emmanuel Macron le 22 août 2019 annonçant : « L’Amazonie, le poumon de notre planète qui produit 20 % de notre oxygène, est en feu. »
Est-ce que l’expression « poumon de la planète » est vraiment appropriée ?
Par rapport aux activités des plantes chlorophylliennes pendant le jour, il n’est pas totalement exacte de comparer la forêt avec le fonctionnement du poumon. En effet, ce dernier trie l’air inspiré en ne retenant que l’oxygène et élimine le dioxyde de carbone. Ce phénomène est à l’exact opposé de ce que font les plantes en présence de lumière. En effet, selon le principe de la photosynthèse, les arbres absorbent de l’oxygène pendant le jour et rejettent du dioxyde de carbone.
Qu’en est-il de la formule « 20 % de notre oxygène » ?
Philippe Ciais, chercheur au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement, affirme qu’il n’est pas exact du point de vue scientifique de dire que l’Amazonie fournit « 20 % de notre oxygène ». Des recherches ont, effectivement, estimé que l’Amazonie ne produisait que 5 et 10 % de notre oxygène. Selon le Docteur Jonathan Foley, le directeur de l’institut de l’environnement de l’université du Minnesota (États-Unis), la majorité de l’oxygène circulant sur notre planète provient des phytoplanctons en suspension sur l’océan. Les calculs du chercheur indiquent un maximum de 6 % de la production d’oxygène mondiale pour l’Amazonie.
Que représente l’Amazonie en réalité ?
Même s’il est un peu erroné de qualifier la forêt amazonienne de « poumon de la planète », cela ne diminue en aucun cas sa valeur en tant que source de biodiversité inestimable. En effet, cette forêt tropicale comprend, à elle seule, environ 40 000 espèces de plantes, 2,5 millions d’insectes, 3 000 poissons d’eau douce, 1 500 oiseaux, 500 mammifères, 550 reptiles… Elle contribue énormément à la régulation du climat sud-américain. Cette forêt favorise aussi les précipitations au Mexique et au Texas. La dégradation de l’Amazonie entraîne ainsi une lourde conséquence sur l’écosystème mondial.